Après une après-midi de marche facile (une bonne étape pour nous initier aux rigueurs de la randonnée) on dort à Drymen Camping. Stressés d’utiliser pour la première fois le réchaud à gaz, on lit attentivement le guide d’emploi dans la tente. Après un assez long moment donc, on prend tout et va à l’endroit protegé de vent où l’on peut cuisiner. Là, je vois un homme qui mange tranquillement son repas avec un réchaud allumé juste à côté de lui. Est-il en train de gaspiller du gaz ? Ne sait-il pas qu’après il ne sera pas facile de trouver une autre bouteille ?
Use this, dit-il, This one’s faulty, we have to empty it anyway.
On se fait notre couscous, du thé et on se fait encore bouillir de l’eau pour demain.
On dirait que, si on a la chance d’être à un bon endroit au bon moment, quelque chose peut nous y attendre, comme un sourire du destin – contents et quoique étonnés, on sent que c’est là justement qu’on devait être. Le lieu s’ouvre et offre à ce moment à nous.
De même après : quelque part, quelque chose nous attend, que ce soit une bouteille de bière non-ouverte quand on se cache du vent impitoyable pour prendre notre lunch, un jeton pour la machine à sécher (très important en Ecosse), un banc laissé par d’autres marcheurs où l’on peut se reposer ou encore des pâtisseries offertes dans ce café à Inverness où l’on passe la moitié de l’après-midi, en gribouillant ces notes dans le cahier.
En fin de compte, les Highlands ne sont pas un endroit si hostile que ça.