Même en plein été les nuages noires planent au-dessus de cette vallée, comme inscrits à jamais dans le paysage. Le soleil peut sortir durant un court instant, mais cela ne fait pas fuir la pluie, se nichant de l’autre côté du mont. Il y a dans cette vue quelque chose d’effroyablement splendide, surtout quand ces montagnes appariassent devant nous tout d’un coup, des énormes ombres formés par le jeu de lumière. On y arrive après une longue journée de marche à travers une partie des Highlands probablement la plus éloignée de la civilisation. On s’y sent petits et impuissants, comme un arbre solitaire poussant sur une plaine ouverte.

La nuit, les vents semblent se rassembler sur le haut des collines pour descendre ensuite les collines comme des avalanches qui ne cesse jusqu’à tard dans la matinée. Nos corps transis de froid, on se réveille tels des géants de pierre de notre sommeil millénaire.