Le nouveau film de Nael Marandin touche à un sujet fragile: l’harcèlement, la discrimination et le viol dans le milieu agricole. L’histoire, même si traitée avec délicatesse, nous écrase par la situation fatidique dans laquelle se trouve la protagoniste principale.

Constance est fille d’agriculteur et souhaite, avec son fiancé, reprendre la ferme de son père et le sauver ainsi de la faillite. Or elle se heurte aux hommes qui détiennent cette terre, gèrent la coopérative et donc toute l’infrastructure de la région. Ce pouvoir est incarné par Sylvain, d’abord vu comme ami, puis comme le seul passage pour gagner l’autonomie.

La silhouette filigraneuse de la protagoniste paraît toute petite par rapport aux silhouettes d’hommes. Souvent représentée seule, avec le soleil couchant en arrière plan et le plat pays qui s’étend jusqu’à l’horizon, sa fragilité est mêlée à l’hostilité de la terre. Plusieurs gros plans présentent sa persévérance, mais dans laquelle on retrouve également le désespoir tâché de la résignation. La suite d’événements montre la misogynie des milieux ruraux qui est trop souvent passée sous le silence.

Le film a gagné le Festival International du Film à Torun Tofiest 2021, dont j’ai parlé ICI – à voir!